Christophe PIGNOL (stage de St Cast le Guildo - 07/00)

Ayant porté les couleurs du FC Nantes avec succès et maintenant celles du LOSC, Christophe Pignol a gentiment accepté d'être notre premier parrain. Faisons plus ample connaissance :

DDO : Christophe, comment es-tu venu au foot ?
Mon père jouait chez les amateurs et m'a inculqué l'envie de jouer. J'ai débuté à Aubagne, où je suis né. Le rêve de devenir professionnel est vite apparu. Ensuite, j'ai rejoint le club voisin de Mazargues, en pupilles, minimes et cadets. C'est là que m'a repéré Pierre Garonnaire, le recruteur stéphanois. J'ai intégré le centre de formation de l'ASSE pour cinq ans.
J'ai effectué mes débuts en D1 le 29/08/87. C'est à la fois un bon et un mauvais souvenir. Bon car la rencontre avait lieu au stade Vélodrome de Marseille, dans ma région et devant ma famille, mauvais par le résultat final (1-5). J'avais été remplacé par Hervé Musquère à la mi-temps.
Au terme des cinq années passées dans le Forez, le club ne m'a proposé de contrat pro. J'ai donc signé en D2 à Istres. L'équipe comptait de bons joueurs, tels que Beaufreton, Chaouch, Hantz, Chanelet et Boghossian (prêté par l'OM). Nous avons même disputé les barrages d'accession en D1, contre Angers.
Lors de la deuxième saison (92-93), Robert Budzinski est venu superviser Jean-Marc Chanelet ... et finalement il a changé d'avis. Pour l'anecdote, Jean-Marc m'a rejoint un peu plus tard (95-96). La première année fut assez délicate, étant en concurrence avec Serge Le Dizet. A force de travail, j'ai réussi à jouer plus régulièrement après la trêve. En 94-95, ce fut une saison de rêve avec le titre à la clé. Ce parcours n'a été entaché que d'une seule défaite à Strasbourg, match pour lequel j'étais d'ailleurs suspendu. En 95-96, c'est la découverte de la Ligue des Champions, avec une demi-finale contre la Juventus de Turin. L'aller a été perdu 2-0, mais nous avons gagné le retour 3-2 lors d'un match de grande qualité joué dans un stade plein.
96-97 est marqué par l'exode de nombreux joueurs, mais nous terminons quand même troisièmes avec une série de 31 matches sans défaites.
97-98, nouveau challenge à Monaco, dans un contexte complêtement différent. J'ai été titulaire d'entrée avec de bons matches en Ligue des Champions. Puis, après trois ans en principauté, j'ai rejoint le LOSC, quittant le club monégasque sur un deuxième titre. J'avais des contacts à l'étranger mais j'ai privilégié l'aspect sportif et convivial plutôt que le côté financier.

DDO : et si tu devais comparer ces différents clubs ?
Il existe des similitudes entre Nantes et Lille, en ce qui concerne l'esprit club. Les mentalités se rapprochent. Vahid a joué chez les Canaris et il apporte ce qu'il a appris là-bas. Monaco est un club différent, moins familier, où évoluent plus de grands noms. Il y a moins de vie en dehors du terrain. Il ne peut y avoir un esprit de groupe que si les joueurs s'apprécient. Il est important d'avoir quelques affinités.

DDO : Tu as eu plusieurs entraîneurs de renom, tels que Herbin, Suaudeau et Tigana. Quelles étaient tes relations avec eux ?
Il y a eu Kasperczak aussi à St Etienne. Les relations étaient bonnes quoiqu'un peu plus délicates avec Tigana, ce qui n'enlève rien à ses qualités d'entraîneur.



DDO : Comment percevais-tu le LOSC de l'extérieur ?
Les premiers contacts remontent au mercato d'hiver 1999-2000. J'ai commencé à suivre le LOSC à cette époque. Puis j'ai assisté au dernier match de la saison contre Laval. La communion des joueurs avec le public m'a donné la chair de poule. Le discours de Vahid et de Pierre Dréossi m'a aussi convaincu. Et j'ai été marqué par le bon état d'esprit des joueurs dans le vestiaire. J'ai senti qu'on pouvait faire quelque chose de bien ici, même si cela peut paraître facile de le dire aujourd'hui.

DDO : Quelle est la force du LOSC ?
Tout le monde en convient, c'est l'esprit de groupe, la solidarité, l'union qui dépasse le cadre du terrain. Tous les joueurs s'apprécient. De plus, nous travaillons beaucoup à l'entraînement.

DDO : Quel est l'apport de Vahid dans les bons résultats de l'équipe ?
Vahid apporte sa rigueur. Il sait que le groupe en a besoin. Il amène aussi sa touche technique car beaucoup de joueurs viennent de D2.

DDO : Actuellement, le LOSC est premier (NDLR : janvier 2001). Si la saison s'achève sans coupe d'Europe, sera-ce une déception ?
C'est paradoxal. On visait la dixième place, mais tout le monde serait déçu de lâcher maintenant. Mais ce n'est pas dans la mentalité du groupe. On peut espérer une place intéressante. Sur ce que l'on a vu lors du dernier match, il y a des progrès à faire pour rattraper Nantes, mais on ne lâchera rien.

DDO : Quelle image gardes-tu de ton passage à Nantes ?
Je n'ai que des bons souvenirs de ces quatre saisons passées là-bas. Il y avait de la convivialité et la mentalité des gens est bonne. D'ailleurs, j'ai gardé ma maison près de Nantes et peut-être que j'y retournerai un jour.

DDO : Le stage de St Cast a amené le titre de champion de D2. On recommence en 2001 ?
Pour le titre, il ne faut pas s'enflammer. Le groupe peut réaliser quelque chose de bien. Nantes, Bordeaux et Lyon sont des adversaires redoutables, mais ils jouent sur plusieurs tableaux. Tout est jouable. On y verra plus clair à deux ou trois journées de la fin. C'est un challenge excitant.

DDO : Comment se passait les journées lors du stage breton ?
C'était très dur physiquement. Les journées se résumaient à : entraînement, repas, dodo ! Mais c'est là que le groupe s'est soudé.

DDO : Comment un pro occupe-t-il ses loisirs ?
Je suis assez casanier. Notre métier nous prend beaucoup de temps. Nous sommes souvent au stade ou en déplacement. C'est pourquoi je consacre l'essentiel de mon temps libre à ma famille (une fille et un garçon). J'apprécie quand je peux d'amener ma fille à l'école.

DDO : Profites-tu de notre belle région du Nord ?
De temps en temps, je fais un tour dans les rues de Lille, mais je ne suis pas du genre à visiter.



DDO : Pour terminer, un message pour les supporters lillois dans l'Ouest ?
Vous avez la chance d'habiter une belle région. Continuez à supporter le LOSC, on a besoin de tout le monde.